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Dépendances agricoles et viticoles de Château Mouton-Rothschild
Historique
Sur le plan cadastral de 1825 sont indiqués de vastes bâtiments de dépendances disposés selon un plan en T. Ils sont situés au nord d'un bâtiment qui pourrait correspondre à l'ancienne demeure-chartreuse du domaine. En revanche l'aile ouest de dépendance n'est pas encore construite à cette époque.
Elle est photographiée dans l'album d'Alfred Danflou vers 1867 et correspond à l'étable à bœufs du domaine. C'est ce que confirme la lithographie publiée dans l'ouvrage de Charles de Lorbac où l'on voit les bœufs y rentrer après le labour.
A cette époque, le domaine de Mouton est divisé en deux parties, celle correspondant à Mouton-Rothschild ayant été acquise par Nathaniel de Rothschild en 1853. Il semble que les bâtiments du domaine soient exclusivement composés de bâtiments agricoles et d'une demeure modeste. Si bien que seule l'étable à bœufs est en mesure de représenter le domaine viticole dans les ouvrages de l'époque.
En 1881, un cuvier de type médocain est construit par l'architecte Alfred Maître : il est situé en pendant de l'étable, encadrant la chartreuse puis le "château" figurant dans l'édition de 1886 de l'ouvrage de Cocks et Féret.
En 1922, le jeune baron Philippe de Rothschild prend en main l’exploitation et s’y consacre pleinement. On lui doit d’importantes décisions qui ont marqué durablement le monde du vin : en 1924, il opte pour la mise en bouteilles intégrale au château, défiant ainsi le monde du négoce bordelais. Ce choix impliquant des espaces de stockage plus importants, il fait construire un vaste chai de 100 mètres de long par l’architecte et décorateur Charles Siclis.
En 1933, il redonne l’unité à Mouton, en achetant Mouton d’Armailhacq, aujourd’hui Château d’Armailhacq, puis en 1970, il acquiert le Château Clerc-Milon.
A partir de 1945, il sollicite chaque année un artiste contemporain pour illustrer l’étiquette du millésime (Miro, Chagall, Braque, Picasso, Bacon, Dali ou Jeff Koons...).
En 1962, le musée du Vin dans l’Art réunissant des œuvres de toutes époques sur le thème de la vigne et du vin est inauguré par André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles.
Enfin, Philippe de Rothschild obtient en 1973 le classement de Mouton au rang des premiers crus classés, seule et unique modification du célèbre classement des vins de Bordeaux établi en 1855.
En 1988, à la disparition de Philippe de Rothschild, sa fille Philippine hérite du domaine en partage avec ses trois enfants. Comédienne, elle marque fortement l’histoire de la propriété jusqu’à son décès en 2014. Elle engage notamment d’importants travaux avec la construction des chais de Clerc Milon en 2011 et de l’imposant cuvier de Mouton en 2012, sous la conduite de l’architecte bordelais Bernard Mazières.
L’ambiance du nouveau bâtiment, travaillée par le décorateur Richard Peduzzi, repose sur un mélange de bois et d’acier, avec une organisation selon deux niveaux reliés par des piliers métalliques. De tailles différentes, les 64 cuves correspondent aux diverses parcelles du domaine, afin d'optimiser la sélection de la vendange et l'assemblage du vin. Ce cuvier monumental a été construit à l'emplacement de l'ancien cuvier médocain, détruit.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 19e siècle Principale : 1er quart 21e siècle Principale : 2e quart 19e siècle |
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Dates |
2012, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Maître Louis-Alfred, architecte (attribution par source) Auteur : Mazières Bernard, architecte (attribution par source) Auteur : Siclis Charles, architecte (attribution par source) |
Description
L'aile abritant les anciennes dépendances agricoles est située à l'ouest de la demeure. Elle est composée de deux parties dans le prolongement l'une de l'autre, que le décrochement de toitures à longs pans permet de distinguer. Les bâtiments sont en rez-de-chaussée avec un surcroît percé de jours en demi-cercle, en ovale ou rectangulaires.
Le chai se déploie au nord, perpendiculairement aux dépendances agricoles.
Le nouveau cuvier a été construit à l'est de la cour du château, à l'emplacement du cuvier médocain du 19e siècle. L'édition de 1881 de l'ouvrage de Cocks et Féret fournit une description de ce bâtiment détruit : "Tout dernièrement, le cuvier vient d'être reconstruit sur les plans de M. Maître, architecte, avec les aménagements les plus perfectionnés. Ce cuvier, où tout a été organisé en vue d'une surveillance complète et facile, comprend, au 1er étage, 3 pressoirs mobiles sur rails et plaque tourannte, avec tous les outils et engins propres à activer et perfectionner les divers travaux relatifs à ces pressoirs ; le rez-de-chaussée, entièrement cimenté avec pente douce vers une citerne pouvant recevoir 15 tonneaux de vin, en cas de rupture d'une des cuves, offre 19 grandes cuves entourées de tous les accessoires les plus commodes".
L'actuel cuvier constitue un nouvel équipement d'excellence comme l'indique le commentaire figurant sur le site internet du domaine : "un fronton épuré, une charpente en chêne savamment dessinée, deux niveaux reliés par de sveltes piliers métalliques, mariage harmonieux du bois et de l'acier mis en relief par un éclairage à suspensions : techniquement ultramoderne, le cuvier évoque par son aspect, comme l'explique Richard Pedduzi, l'iconographie de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Manière élégante de rappeler qu'un grand vin, à côté des recherches œnologiques les plus pointues, reste comme au XVIIIe siècle le fruit d'un travail de terrain et d'atelier, fondé sur un accord parfait entre les hommes, leurs outils et leur environnement. De tailles différentes, les 64 cuves correspondent aux diverses parcelles du domaine, ce qui permet d'optimiser tant la sélection de la vendange que l'assemblage du vin".
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
en rez-de-chaussée, comble à surcroît |
Couvertures |
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Typologie |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33005639 |
Dossier réalisé par |
Steimer Claire
Conservatrice du patrimoine au sein du service du patrimoine et de l'Inventaire. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive gauche) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde |
Partenaires |
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Citer ce contenu |
Dépendances agricoles et viticoles de Château Mouton-Rothschild, Dossier réalisé par Steimer Claire, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Conseil départemental de la Gironde, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/58e52d74-ce24-423d-9b93-545cbfe5c96f |
Titre courant |
Dépendances agricoles et viticoles de Château Mouton-Rothschild |
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Dénomination |
chai étable |
Parties constituantes non étudiées |
cuvage musée |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Mouton
Cadastre: 2012 OB 523, 1825 A2 1699-1703